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Vous avez dit « page blanche » ?

jrigondet

Inutile de se caler derrière un bureau, immobile, quand on est bloqué sur un texte. Il faut bouger, faire autre chose pour que les idées et les mots reviennent !


On me demande parfois, en atelier d’écriture, si je connais des techniques pour éviter la page blanche, ou le blocage à un endroit précis d’un texte en travail.

Il y a une réponse que donnent beaucoup d’écrivains : bouger !

Marcher nager pédaler… Bouger non pas pour éliminer  – quoique : en écriture cela aide aussi à ôter du gras, du redondant, du trop mâché qui gâche la saveur ou amollit le croustillant. Bouger surtout pour dénouer, inventer, se souvenir, se nourrir, trouver, avancer, se relancer…

D’ailleurs c’est en marchant que cette idée de post m’est venue et que j’ai commencé à l’écrire ! Car on peut « écrire » aussi en marchant, pédalant, conduisant… Dans sa tête, par la voix ou en vrai.

 

Pour cela, ne pas oublier de prendre de quoi retenir les mots et les idées qui viennent, sinon ils peuvent s’envoler ! Téléphone, dictaphone, carnet ou bout de papier au fond d’une poche vous permettent dès que possible de les noter pour les conserver, parfois aussi pour les préciser, affûter, compléter. Avant de reprendre l’écriture une fois installé comme il faut.

 

C’est de cela surtout dont parle Chantal Thomas dans les différents ouvrages qu’elle consacre à la nage (Journal de nage, L’étreinte de l’eau, De sable et de neige). La nage, précise-t-elle, pas la natation : il n’est pas question de vitesse, de ligne droite, d’entrainement, de performance, mais d’avancer dans un espace idéalement sans limite (quand c’est la mer), au rythme de la promenade et de la rêverie, de vivre l’instant « sans se préoccuper du suivant », de percevoir le nouveau dans le même, de se laisser flotter parfois, ou dériver. En nageant Chantal Thomas se souvient, rêve, pense à ses lectures, observe paysages et gens, entend des bribes de conversation, imagine des vies…

 

Dans un entretien accordé l’an dernier à Cécile Coulon dans la belle émission « La Source », Sandrine Collette (dont je conseille le très beau On était des loups) évoque aussi les bienfaits pour l’écriture du mouvement et de l’action du corps. Pour elle, c’est entre autres le travail manuel : pendant qu’elle refais les sols ou le toit de sa maison, tandis que ses mains sont occupées, l’esprit, dit-elle, « n’a pas trop besoin de réfléchir à ce que je fais, il peut aller un peu où il veut, il travaille à autre chose. C’est en général lors d’un de ces moments-là que je sais ce qui va se passer » – pour ses personnages.

 

A l’action, donc !



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